[D.e.s]illusion
J'écris, oui, tu ne le sais que trop bien. Le soir souvent, blottie dans la chaleur de mes draps, j'écrivais. A toi. Pour toi. Je comptais te le faire lire. Un jour. Les feuilles se répandaient dans ma chambre plus vite que mes étoiles. J’aménageais notre bulle, bulle d'amour, bulle de savon. Des rubans, des lunes, de l'encre, des paillettes, de l'oxygène. Il m'a suffi d'un briquet, pour fait des cendres de notre histoire. J'ai commencé par brûler, feuille par feuille, chaques mots se tordaient, noircissaient, et l'encre rose mourrait dans l'éclat du soir. Finalement, j'ai fait un tas. J'y ai empilé tout ce qui me faisait penser à toi. Mes pages, un verre, un morceau de mon cœur, du chocolat en poudre, un yaourt à la fraise, du rouge à lèvre, ma tristesse, mes sanglots, les angoisses que tu n'as jamais su chasser et mon stylo rose. J'ai allumé le premier texte que je t'avais écris et je l'ai jeté sur le tas. Et tout brûler. J'étais soulagé. Rien, jamais, entre toi et moi, n'a existé. Tu me crois menteuse, ça nous a conduit à notre perte. Tu n'as jamais eu confiance en moi. Et tu disais m'aimer, et là ; tu dis me détester. Moi non plus, je ne peux plus te faire confiance.
Insulte-moi, encore, tant que tu veux. Tu ne fais que me prouver que tu n'en vaux pas la peine, que tu ne vaux aucune de mes peines, à trop m'en faire. Tu n'as pas le courage de m'expliquer les choses clairement, mais tu oses me prendre de haut. Comme au début, lorsqu'on se détestait. Souviens-toi...
A William, ou The Crow, comme on veut.